L'art de recycler à la coréenne
Ici, les coréens semblent prendre très au sérieux le recyclage. Normal : avec une ville de plus de 10 millions d'habitants où le moindre espace est du luxe, on comprend vite l'intérêt. En comparaison, nous européens, sommes de vrais cochons. Mon impression s'est confirmée hier lorsque mardi, l'un des deux jours de recyclage de la semaine, j'ai accompagné la mère de Yung en bas de l'immeuble pour vider toutes nos ordures. Je n'en revenais pas : sur le parking, un énorme endroit réservé au recyclage avec de grands paniers, chacun destiné à récupérer un matériau très précis (verre, ampoules, packaging, emballages, cartons, polystyrène, plastique, journaux, déchets organiques, vêtements, aluminium, et j'en passe...) Comprenez bien : si j'ouvre une boîte de céréales, je devrai séparer le plastique qui contient mes céréales du carton. Ou un yahourt : séparer le couvercle en aluminium du pot en plastique. Et bien entendu, il faut tout laver, même le moindre petit pot de yahourt. J'en suis restée bouche bée. Tout ce qui ne correspond pas à ces catégories ira dans de petits sacs en plastique : attention, si vous faites une erreur, il peut y avoir une amende de 1.000.000 de Wons (presque 700 €) !
Le résultat est garanti quand tout un peuple (déjà à l'origine propre, discipliné et ordonné) fait cet effort commun : la Corée a l'un des taux de recyclage les plus élevés de la zone OCDE. Cet effort a payé, comme les résultats le prouvent : en 2001, 43,1% des déchets étaient recyclés contre 7,9% seulement en 1990. La mise en place, en 1995, d’une taxe en rapport au volume de déchets produit par chaque ménage a également permis de réduire de 45% (en six ans) le montant des déchets incinérés ou enterrés, tandis que ceux recyclés augmentait de 115%. Chapeau, chers amis coréens ! On est très loin ici du tri approximatif (verre/plastique/emballages) français et anglais. Voici un véritable exemple à suivre...